Le 1er septembre, après un trajet aux multiples transports d’un durée totale de 16h, nous arrivons enfin à destination à Yaoundé. On peut enfin souffler et dire : « Ça y est, on y est enfin ! ». Paul, un des techniciens de maintenance, vient nous chercher à l’aéroport et nous conduit dans notre palace. Dans la voiture, on est tout de suite mis dans l’ambiance : musique à fond et conduite à l’africaine (c’est-à-dire pas de pitié pour les piétons et ignorance totale des panneaux de signalisation routière) ! Les rues sont remplies de petits commerçants informels et les enseignes des magasins arborent des pancartes sans âge dont on peut lire des slogans improbables comme « Laverie être propre c’est élégant », « Café : gastronomie et relaxation », « Ecole de conduite : bien conduire pour être bien conduits », « Vous aimez la qualité, nous aussi »,…
A l’arrivée sur le campus, nous sommes accueillis chaleureusement par 2 autres personnes très sympathiques qui avaient aménagé l’appart et rempli les placards avec un peu de nourriture de base. Vraiment gentil de leur part et très agréable d’avoir quelque chose de frais à se mettre sous la dent sans ressortir si fatigués… Malgré une déco en provenance directe dans années 60 qui devrait s’atténuer avec une touche personnelle, le logement est tellement grand que parfois on a du mal à s’y retrouver : « T’es où ??? » En plus, c’est le grand luxe : eau chaude, clim’, gardien, cuisine équipée, piscine à 50m du logement,… D’ailleurs, je confirme que nous avons une chambre d’amis pour les éventuels visiteurs… (ceci est un message subliminal)
Le lendemain, nous avons notre 1er RDV avec le Recteur sur l’autre campus et serrons des tas de mains. Il faut retenir tous les noms et rôles de chacun, dur dur quand on rencontre les gens par dizaines. Ici, on ne rigole pas avec la hiérarchie et les titres. Alors, pour ne pas m’y perdre et éviter les boulettes, j’utilise un petit carnet où je note le plus important. Nous (re)découvrons que le milieu universitaire dans lequel nous allons évoluer sera un contexte bien particulier, sans doute très éloigné de l’idée que l’on peut se faire du volontariat avant le départ. Mais tant pis, ce sera notre expérience et elle sera certainement aussi intéressante. Par contre, dans ce milieu particulier, il y a des règles à respecter et, malheureusement pour moi, les piercings et tatoos ne sont pas les bienvenus ! Eh bien tant pis aussi, je m’adapterai.
Grâce à l’accompagnement de Paul qui nous emmène d’un bout à l’autre de la ville, notre découverte de Yaoundé se fait en accéléré avec les trucs et astuces pour faire ses emplettes ou prendre le taxi par exemple. En tout cas, ma première impression du Cameroun est que l’on y retrouve le « bazar organisé africain » que j’avais déjà connu dans d’autres pays du continent. Un peu fatiguant mais on s’habitue… A Yaoundé, le mélange des ethnies colore joyeusement les rues, on trouve toute la palette de couleur de peau noire en quelques mètres… c’est chouette ! En plus, les gens me paraissent tous pour l’instant très sympas et être une femme n’a pas l’air d’être un handicap dans la société. Bonnes nouvelles donc pour les premières prises de contact, à suivre !
Et pour finir, un florilège de quelques paroles de nos différents interlocuteurs :
- « En ce moment il fait froid »(parce que la température ne dépasse pas 30°c…)
- « Gardez l’écoute » (en attendant que l’on me passe quelqu’un au tél)
- « On est ensemble! » (nos nouveaux collègues)
- « On trouve de la vigne dans tous les supermarchés » (en fait ça signifie le vin ici)
- « Aller là-bas c’est plus mieux » (marche aussi avec « plus pire »)