La mer qu’on voit danser…

En ce temps où les actus françaises sont plutôt moroses, je vous propose une petit carte postale de la station balnéaire la plus populaire du Cameroun : Kribi.

Décor de rêve

Décor de rêve

Pour les 35 ans de Benoît (déjà?), nous nous sommes accordés une escapade sur la côte. Il y a encore 10 ans, Kribi était un petit village tranquille de bord de mer avec des pêcheurs qui partaient en mer dans un décor idyllique. Mais voilà, son emplacement idéal (2h de route de Douala), ses plages de sable blanc, ses cocotiers et la gentillesse des locaux en ont fait LA destination n°1 des expats malades du goudron de la ville. Aujourd’hui, le bord de mer se remplit à vitesse TGV de villas de luxe, de restos et de vendeurs de babioles. Bon, on est loin, très loin même, de l’ambiance Phuket mais on sent bien qu’il faut en profiter maintenant avant que tout ne soit saccagé. Nous avons eu beaucoup de chance donc, déjà pour avoir le privilège de profiter de lieu avant qu’il ne soit complètement perverti par le tourisme de masse, et aussi parce que la saison touristique n’est pas vraiment commencée faute de saison sèche vraiment commencée!

Seule sur le sable, les yeux dans l'eau...

Seule sur le sable, les yeux dans l’eau…

En dehors de ses plages, Kribi est aussi bien connue pour un site touristique quais-unique au monde : les chutes de la Lobé. Il s’agit en fait d’une rivière qui se déverse dans la mer par une cascade, impressionnant!!

Chutes de la Lobé

Chutes de la Lobé

Un week-end donc qui fait du bien, même si les conditions de transport gâchent le plaisir comme à l’accoutumée. Dur dur de sentir à l’aise après une attente interminable en gare routière, à 5 au lieu de 4 par banquette, avec la musique à fond et un chauffeur qui prend des risques inouïs pour doubler sur la route la plus dangereuse du Cameroun. Malheureusement, le sous-développement se mesure aussi à ça… Et vive le train!

Pannes

Bel arbre tropical

Bel arbre tropical

Le titre de ce billet résume bien les derniers jours que nous avons passé depuis le dernier article. Durant ces deux semaines, nous avons accumulé les petites mésaventures : plus d’eau, plus d’électricité, plus d’internet ou un accès seulement partiel, la clef qui casse dans la serrure de l’appart, un WC moribond qui inonde la salle de bains,… En gros, quand un truc est réparé, un autre pète. Il faut dire que le campus sur lequel nous vivons a bientôt 20 ans et que les infrastructures commencent à fatiguer… Enfin, on apprend à composer au jour le jour comme le font la plupart des locaux, habitués aux aléas du quotidien et on attend que quelqu’un règle le problème… quand ce sera le moment… Pour rebondir sur la newsletter d’un camarade volontaire au Tchad qui se reconnaîtra, ici la notion d’anticipation ou de planification ne fait pas non plus partie du vocabulaire. Le futur est un temps que l’on utilise avec précaution et les notions restent vagues. « Tout de suite » en fait signifie « Dans la journée, voire demain », « Bientôt » là il faut s’attendre à patienter au moins une bonne semaine, « Un jour » bah là on croise les doigts pour que ce soit fait!! Pas facile donc dans ce contexte d’expliquer qu’il faut anticiper les demandes de subventions (moi) si on veut que les travaux soient réalisés dans l’année ou respecter un calendrier (Benoît) pour préparer une manifestation correctement…

On en arrive maintenant à ma plus grosse panne de ces derniers jours : le moral! Mon entrain est en effet en perte de vitesse, en grande partie à cause du cadre de travail mais je ne suis pas censée rentrée dans les détails sur ce blog. Alors disons juste que j’ai du mal à trouver du sens à ce que je fais au quotidien…

Gorille ado

Gorille ado

Mais quand même, il y a de bonnes nouvelles! J’ai enfin trouvé un cours de danse africaine avec de bons profs camerounais, le pays nous plaît toujours autant pendant notre temps libre (!) et nous avons fait des rencontres d’horizons variés très intéressantes. Côté visites, nous en avons fait une très belle au sanctuaire des singes de Méfou à environ une heure de route au sud de Yaoundé. Là-bas, une ONG britannique a pris l’initiative de recueillir des singes victimes du braconnage pour les soigner et à terme les relâcher en pleine nature. Pour récolter un peu d’argent, le sanctuaire est ouvert au public désireux d’approcher les primates en question. Malgré les grands grillages électrifiés, nous avons donc pu voir des chimpanzés, gorilles, mandrills et cercocèbes mener leur vie tranquille de singes avec un programme palpitant d’observation de papillons, d’épouillage de congénères et de jeux dans les arbres. Petite montée d’adrénaline tout de même, pendant notre visite, en plein milieu de la forêt, notre guide  reçoit un coup de fil d’un de ses collègues qui lui indique que des gorilles ont réussi à s’échapper de leur enclos et qu’ils s’approchent de nous. OK, les gorilles sont végétariens et placides (en théorie), mais ils restent des animaux sauvages doués d’une force monstrueuse et disons que…euh… il ne faut pas trop les chercher… J’avoue que je n’en menais pas large à attendre sous notre abri de fortune en plein dans la brousse! Mais comme vous l’aurez deviné puisque je vous écris, comme dans les contes : « Tout est bien qui finit bien »!

Mandrill

Mandrill

Et pour finir dans l’ambiance, le dernier tube camerounais qui tourne en boucle ici et qui fait polémique (interdit de diffusion dans une province de l’ouest). Il faut comprendre le titre au premier degré, amis poètes s’abstenir!