Et j’entends siffler le train…

Comme je l’ai déjà expliqué dans un précédent article, ici la règle de conduite sur la route c’est… pas de règles!! Priorité officieuse est donnée au véhicule le plus gros ou celui qui klaxonne le plus fort et qui a le pied le plus enfoncé sur l’accélérateur. Dans ce cas, pas la peine d’expliquer pourquoi le piéton est constamment en danger quand il n’y a pas de trottoirs. Facile aussi de comprendre comment avec des triples-files – voire quadruples-files – et personne qui ne veut reculer, la circulation prend vite des airs de Tétris géant.

Taxi!

Taxi!

A Yaoundé, les transports en commun (au sens européen du terme) sont quasiment absents, faute de rentabilité, et ce sont les taxis collectifs (terme désignant les transports en commun pour les camerounais) qui prennent le relais. Le principe? On lève le doigt pour indiquer son besoin de taxi à n’importe quel véhicule qui passe ou c’est le véhicule lui-même qui, par un coup de klaxon, signale sa disponibilité. Ensuite, on annonce le nombre de places si on est à plusieurs, sa destination et on propose un prix si le trajet ne correspond pas à un tarif « normal » (250F). Ça donne par exemple : « 2 places Mokolo 600F ». Le chauffeur s’arrête et klaxonne ou fait signe de la main : il a accepté. S’il continue sa route : le prix ne lui convient pas ou ce n’est pas son trajet (ou il ne veut pas prendre des blancs…). Au début, c’est un peu compliqué car il faut bien connaître le « nom » des arrêts et les distances pour évaluer le prix; et puis finalement on s’habitue. En plus, les camerounais donnent souvent un coup de main. Mais l’aventure ne fait que commencer! Car les voitures sont rarement en bon état… souvent dépouillées de tout, parfois émettant des bruits suspicieux, le confort est en tout cas toujours sommaire! Et parce qu’en Afrique on rentabilise tout, un taxi accueille jusqu’à 6 personnes… Ben oui, 4 à l’arrière et 2 à l’avant sur le siège passager 😉

Où?

Où?

Après, il y a aussi les motos-taxis, bien moins chères mais super dangereuses! Il n’est pas rare de voir des motos débouler en contre-sens sur les grands axes et faire des zigzags entre les voitures (toujours en contre-sens évidemment). Là aussi, on optimise le nombre de passagers. Il nous est arrivé de devoir utiliser ce moyen transport faute d’autre possibilité avec chacun un bagage. 2 personnes et 2 gros sacs? Pas de Motoproblème, tout sur la moto! Sur la route qui passe devant l’entrée du campus, où les voitures s’aventurent rarement, je vois régulièrement passer des motos avec 4, 5 ou 6 enfants se rendant à l’école : 2 ou 3 entre le conducteur et le guidon, et 2 voire 3 derrière le conducteur… Bah, ils sont tout petits, ils ne prennent pas de place…

Et pour les transports inter-urbains, le principe d’archi-bourrage des sièges reste le même, sauf que là il faut supporter pendant plusieurs heures et dans des véhicules souvent du 4ème âge! Par contre, il existe bien des pseudo-gares routières d’où partent les bus, plus ou moins gros, plus ou moins en bon état. Et bien sûr, on ne part pas tant que le « bus » n’est pas plein… L’astuce pour éviter l’attente trop longue, c’est de monter dans un véhicule qui est quasiment plein. Mais comme tout le monde adopte la même stratégie, le petit jeu peut durer trèèèèèèèès longtemps dans une gare routière où plusieurs compagnies se font concurrence.

Gare routière

Gare routière

Je crois ne jamais avoir autant regretté la SNCF… Enfin au Cameroun il y a quand même le train! Oui bon, c’est seulement 2 lignes avec 2 trains par jour, voire par semaine, avec des retards à la pelle, mais ça évite les dangers de la route.

Attente en gare

Attente en gare

Pour conclure, pour les transports comme pour le reste en Afrique, il faut savoir être patient!

En attendant le bus...

En attendant le bus…

Escapade au vert

Bien que mes tâches se diversifient et relèvent un peu plus du concret, je ne peux que me rendre à l’évidence au bout de 6 mois que ma mission ne relève ni du développement, ni de la coopération et que pour couronner le tout je n’en tire pas grand chose professionnellement. Enfin, j’imagine que ce sont des choses qui arrivent et, passé le stade de la frustration, il me faut désormais essayer de tirer profit de cette expérience africaine tant attendue depuis des années… Alors, j’essaye de mettre le paquet sur les activités, les relations humaines et la découverte du pays!

Côté santé, j’ai pu testé pendant le mois de janvier la philosophie de la médecine camerounaise… dont je me serais passée! Très mal en point au niveau digestif, je me suis décidée à consulter l’infirmier de l’UCAC au cas où ce serait grave car ici on ne peut pas se contenter de dire « Ça va passer ». Soupçon de typhoïde, il m’envoie faire une batterie de tests qui révèlent finalement une simple invasion de levures pas super sympas dans le ventre. Et là arrive le traitement! On nous avaient prévenus, ici ils y vont à coup de bazooka. Quelques levures impliquent un traitement de cheval d’anti-fongiques de 2 sortes différentes à des doses très fortes pendant un temps assez long (3 semaines). Si j’avais vraiment voulu, j’aurais même pu assortir ça avec la vitamine C , le paracétamol et le spasfon que l’infirmier me demandait de prendre mais j’ai estimé que ce n’était pas indispensable à ma guérison… Quelques oranges et du riz ont fait l’affaire. Et tant mieux parce que, bien que le traitement ait l’air d’avoir fonctionné, après la prise des médicaments je me sentais généralement encore plus mal qu’à l’accoutumée…

Le site d'Ebogo

Le site d’Ebogo

Bref, côté découverte, la semaine dernière, nous avons enfin trouvé un havre de paix pas très loin de Yaoundé (1h30 de transport et très peu d’attente) en direction du sud, près de la ville de Mbalmayo. Site « écotouristique », Ebogo est avant tout un endroit où seuls les bruits de la nature font loi, ce que personnellement je considère comme du silence… Il n’y a pas grand chose à faire, à part regarder les oiseaux, faire un petit tour de pirogue et apprécier le paysage, mais franchement c’était parfait pour se ressourcer.

Jean-Jacques et sa pirogue

Jean-Jacques et sa pirogue

Nous avons également fait la connaissance de Jean-Jacques, un guide très sympathique qui a bien compris tout l’enjeu de la préservation de l’environnement pour le développement touristique. Et des rencontres comme ça, ça fait non seulement du bien au moral, mais ça insuffle une vague d’espoir pour l’avenir du Cameroun!!

Le gros arbre

Le gros arbre

Bords du Nyong

Bords du Nyong