Voilà, c’est fini

Le temps est venu d’écrire le point final de cette aventure. Un article un peu plus long que d’habitude, il y aurait tant à dire!

Tout d’abord, un petit point sur notre dernière escapade touristique dans le pays. Direction l’ouest avec ses prairies verdoyantes ponctuées d’un peu de forêt sous un climat plutôt « froid » (20°c le jour et environ 15°c la nuit quoi!!).

Paysages de Bangangté bis

Paysages de Bangangté

Paysages de Bangangté

Dans ces paysages magnifiques, nous avons pu nous ressourcer dans des hébergements paisibles gérés par des personnes accueillantes. Enfin!! Des endroits que j’aurais bien aimé connaître plus tôt… A côté de ça, nous avons également pu découvrir des lieux touristiques dignes d’intérêt : les lacs jumeaux des monts Manengouba, les chutes d’Ekom-Nkam et les alentours de Bangangté. Même les trajets en transport en commun n’ont pas été trop pénibles pour une fois (ou est-ce que je me suis habituée??).

Chutes d'Ekom-Nkam

Chutes d’Ekom-Nkam

Lac femelle

Lac femelle

Sur les rives du lac mâle

Sur les rives du lac mâle

En termes de bilan de cette année, quelques conclusions maintenant:

  • Professionnellement, comme vous l’aurez compris, ce volontariat n’a pas été une grande réussite pour moi. Quand j’ai postulé au VSI, je m’imaginais partir en brousse en train d’enseigner à des enfants ou à creuser des puits, certainement pas derrière un ordinateur dans une grosse ville à faire des tâches administratives pour une université pontificale!! Beaucoup d’ennui, de déception, l’impression d’être constamment dévalorisée, de faire tout sauf de la coopération, de nombreuses promesses non honorées, un cadre de travail tendu,… Heureusement, pour Benoît la mission aura été plus enrichissante et au moins je suis contente pour lui.
  • Socialement, ça a été assez difficile aussi car un peu creux. Nos tentatives d’amitiés camerounaises se sont plusieurs fois soldées par des déceptions, comme je l’ai déjà évoqué dans un précédent article. Par contre, nous avons noué des liens forts avec quelques collègues camerounais exceptionnels qui ont eu la patience et l’ouverture d’esprit d’échanger avec nous : notamment Cyrille, le chef maintenance toujours prêt à nous
    Avec Pauline et Léo en mode détente

    Avec Pauline et Léo en mode détente

    dépanner, et Valérie, prof de langues à la gentillesse sans limite. Et puis, il y a aussi tous ces occidentaux avec qui nous avons partagé des moments privilégiés et que nous n’aurions sans doute jamais rencontré en France : Merci de tout cœur à tous nos amis volontaires, Pauline et Léo, Kristian et Claudélen, Marie-Hélène et Raoul, Marie-France, Florence,…

  • Ma santé a vacillé plusieurs fois mais globalement je n’ai vraiment pas eu de chance à ce niveau, ce qui a rendu le séjour d’autant plus pénible. Plus que jamais, j’aurais bien compris qu’il faut toujours savourer ce que l’on a quand on l’a avant de le perdre, particulièrement dans ce domaine!!

Globalement, mais j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un avis personnel, le Cameroun m’est apparu comme un pays difficile. La vie est un combat de tous les jours pour les camerounais, mais nous au moins en tant qu’étrangers nous avons la liberté de rentrer quand on veut et surtout nous avons choisi d’être ici. Cela étant, j’aurais pleinement pris la mesure ici de ce que signifie la souffrance, quelle qu’elle soit, pour les autres et aussi pour moi.

Quelques phrases pêle-mêle qui selon moi représentent bien la vie dans ce pays : « Tous les gagnants ont tenté leur chance », « ça va un peu », « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? », « Le bruit et l’odeur », « Mais où sont les adultes? », « Ce n’est pas de ma faute! », « Tout à fait », « N’est-ce pas? », « Tu dis? »,… le reste on vous le racontera de vive voix 😉

En termes de phrases cultes, voici une sélection des meilleures/pires remarques que j’ai pu entendre pendant cette année camerounaise :

  • « Vous les européens, vous avez les € qui tombent tous les mois même si vous vivez au Cameroun »… c’est ça, et moi je suis Cendrillon aussi!
  • « A quoi ça sert de voyager en dehors de chez soi? »: question récurrente, qui vient souvent avec « Mais que faites-vous ici alors qu’il y a plus de confort chez vous? »
  • « En France, vous avez tous une piscine à la maison? »: euh…comment t’expliquer en fait…
  • « Le salaire moyen en France, c’est 2500€? »: no comment
  • « Tu es mariée? »: je réponds par l’affirmative en croyant avoir la paix, « Mais tu couches quand même? » ou « Il te faut aussi un camerounais par derrière »: Hein, sérieusement???
  • « Tu es vraiment française? » avec un air dubitatif, je réponds: « Oui mais il y a du métissage dans ma famille », en face « ? » notion mal comprise… Et pourtant, combien de fois m’a-t-on interpellée « la blanche! »
  • « Tu n’as rien pour moi? »

Et pour finir, sans sombrer dans la philosophie de trottoir, je dirais que c’est aussi dans l’échec que l’on apprend. Cette expérience m’aura permis de clarifier un peu plus mon projet de vie… et de mieux identifier ce que je ne veux pas/plus!! En tout cas, à l’heure où j’écris ces lignes, je suis heureuse de penser que bientôt nous retrouverons nos proches et notre pays.

Et puis sinon merci aussi à vous chers lecteurs, merci pour tous les messages amicaux qui ont fait du bien tout au long de cette année chaotique, merci à la famille qui nous a soutenu dans les moments difficiles et qui a résolu nos problèmes en France à distance.

Bye bye UCAC!!

Bye bye!!

Vocabulaire

Aujourd’hui un petit jeu. Ci-dessous, une liste de mots utilisés ici qui sont peu, voire pas du tout utilisés en France (en tout cas pas dans le sens qu’ils sont utilisés ici ;-)).

Cliquez sur les mots pour trouver la réponse visuelle plus bas. A vous de jouer et de compter votre score!

PIECES Indice: Sésame ouvre-toi!

FORMAT Indice : indispensable au bureau

LAPTOP Indice: facile pour qui a des notions d’anglais

GUERITE Indice: entrée

BABILLARD Indice: idem en québecois

CADRE Indice : vue

JETONS Indice : logique

JUS Indice: boisson

CULOTTE Indice: aussi un vêtement

 

Pièces

Pièces


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Format

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Laptop

Laptop


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Guérite

Guérite (une entrée surveillée en fait!)


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Babillard

Babillard (tableau d’affichage)


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Cadre

Cadre


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Jetons

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Jus

Jus (eh oui, c’est du soda! Pour le jus au sens où nous l’entendons en France, il faut bien préciser « jus naturel »)


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Culotte

Culotte


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Nom d’un palu!

Comme volontaires, on le craint tous en partant, et puis on sait pertinemment que certains l’attraperont et que d’autres auront plus de chance. Une fois sur place, on prend les mesures de précautions d’usage et après il n’y a plus qu’à croiser les doigts de ne pas être dans la première catégorie. Et bien ce ne sera pas mon cas car je fais maintenant partie des chanceux qui auront fait un palu pendant leur séjour!

Le paludisme ou malaria est une maladie parasitaire mortelle très répandue dans les pays dits « du sud ». Diagnostiquée à temps, elle se soigne assez bien, mais encore faut-il avoir les moyens de se payer le traitement. Résultat: environ 1 million de victimes dans le monde par an. Les responsables de l’inoculation du parasite, ce sont certaines espèces de moustiques anophèles:

Moustique du genre anophèle

Moustique du genre anophèle, responsable de la transmission de la malaria

Pour ma part, l’histoire a été la suivante:

  • Inoculation probable de la maladie à Njombé pendant les vacances narrées dans mon précédent article
  • nuit d’enfer entre vendredi 1er et samedi 2 avril avec violents accès de fièvre
  • réveil difficile, j’ai anormalement froid, je mets ma polaire alors qu’il fait 28°c…. quelque chose ne va pas
  • direction médecin en urgence, ici il ne faut pas rigoler avec les fièvres (à juste titre je l’apprendrais vite)
  • le couperet tombe =>test palu positif
  • achat des médicaments sans m’empêcher de penser que j’ai de la chance d’avoir l’argent ET d’être inscrite à la sécu des expatriés
  • traitement de cheval pendant 3 jours avec au programme: coordination digne d’un enfant de 3 ans, nausées, soif intense, courbatures, fièvre, vertiges, perte d’appétit, sudation excessive, insomnies,…
  • fatigue intense les jours suivants, heureusement je suis en arrêt maladie
Mon traitement contre le palu

Mon traitement contre le palu (il manque 5 cachets consommés directement à la sortie de la pharmacie)

Ce qui est drôle dans l’histoire, c’est que malgré mon désamour de la nourriture cette diète forcée m’aura provoquée des envies pour le moins surprenantes comme par exemple des œufs à la mayo, pain/beurre/vache qui rit, LE soda américain (n’en jetez plus, je ne me reconnais plus là!)

Et j’entends siffler le train…

Comme je l’ai déjà expliqué dans un précédent article, ici la règle de conduite sur la route c’est… pas de règles!! Priorité officieuse est donnée au véhicule le plus gros ou celui qui klaxonne le plus fort et qui a le pied le plus enfoncé sur l’accélérateur. Dans ce cas, pas la peine d’expliquer pourquoi le piéton est constamment en danger quand il n’y a pas de trottoirs. Facile aussi de comprendre comment avec des triples-files – voire quadruples-files – et personne qui ne veut reculer, la circulation prend vite des airs de Tétris géant.

Taxi!

Taxi!

A Yaoundé, les transports en commun (au sens européen du terme) sont quasiment absents, faute de rentabilité, et ce sont les taxis collectifs (terme désignant les transports en commun pour les camerounais) qui prennent le relais. Le principe? On lève le doigt pour indiquer son besoin de taxi à n’importe quel véhicule qui passe ou c’est le véhicule lui-même qui, par un coup de klaxon, signale sa disponibilité. Ensuite, on annonce le nombre de places si on est à plusieurs, sa destination et on propose un prix si le trajet ne correspond pas à un tarif « normal » (250F). Ça donne par exemple : « 2 places Mokolo 600F ». Le chauffeur s’arrête et klaxonne ou fait signe de la main : il a accepté. S’il continue sa route : le prix ne lui convient pas ou ce n’est pas son trajet (ou il ne veut pas prendre des blancs…). Au début, c’est un peu compliqué car il faut bien connaître le « nom » des arrêts et les distances pour évaluer le prix; et puis finalement on s’habitue. En plus, les camerounais donnent souvent un coup de main. Mais l’aventure ne fait que commencer! Car les voitures sont rarement en bon état… souvent dépouillées de tout, parfois émettant des bruits suspicieux, le confort est en tout cas toujours sommaire! Et parce qu’en Afrique on rentabilise tout, un taxi accueille jusqu’à 6 personnes… Ben oui, 4 à l’arrière et 2 à l’avant sur le siège passager 😉

Où?

Où?

Après, il y a aussi les motos-taxis, bien moins chères mais super dangereuses! Il n’est pas rare de voir des motos débouler en contre-sens sur les grands axes et faire des zigzags entre les voitures (toujours en contre-sens évidemment). Là aussi, on optimise le nombre de passagers. Il nous est arrivé de devoir utiliser ce moyen transport faute d’autre possibilité avec chacun un bagage. 2 personnes et 2 gros sacs? Pas de Motoproblème, tout sur la moto! Sur la route qui passe devant l’entrée du campus, où les voitures s’aventurent rarement, je vois régulièrement passer des motos avec 4, 5 ou 6 enfants se rendant à l’école : 2 ou 3 entre le conducteur et le guidon, et 2 voire 3 derrière le conducteur… Bah, ils sont tout petits, ils ne prennent pas de place…

Et pour les transports inter-urbains, le principe d’archi-bourrage des sièges reste le même, sauf que là il faut supporter pendant plusieurs heures et dans des véhicules souvent du 4ème âge! Par contre, il existe bien des pseudo-gares routières d’où partent les bus, plus ou moins gros, plus ou moins en bon état. Et bien sûr, on ne part pas tant que le « bus » n’est pas plein… L’astuce pour éviter l’attente trop longue, c’est de monter dans un véhicule qui est quasiment plein. Mais comme tout le monde adopte la même stratégie, le petit jeu peut durer trèèèèèèèès longtemps dans une gare routière où plusieurs compagnies se font concurrence.

Gare routière

Gare routière

Je crois ne jamais avoir autant regretté la SNCF… Enfin au Cameroun il y a quand même le train! Oui bon, c’est seulement 2 lignes avec 2 trains par jour, voire par semaine, avec des retards à la pelle, mais ça évite les dangers de la route.

Attente en gare

Attente en gare

Pour conclure, pour les transports comme pour le reste en Afrique, il faut savoir être patient!

En attendant le bus...

En attendant le bus…

Escapade au vert

Bien que mes tâches se diversifient et relèvent un peu plus du concret, je ne peux que me rendre à l’évidence au bout de 6 mois que ma mission ne relève ni du développement, ni de la coopération et que pour couronner le tout je n’en tire pas grand chose professionnellement. Enfin, j’imagine que ce sont des choses qui arrivent et, passé le stade de la frustration, il me faut désormais essayer de tirer profit de cette expérience africaine tant attendue depuis des années… Alors, j’essaye de mettre le paquet sur les activités, les relations humaines et la découverte du pays!

Côté santé, j’ai pu testé pendant le mois de janvier la philosophie de la médecine camerounaise… dont je me serais passée! Très mal en point au niveau digestif, je me suis décidée à consulter l’infirmier de l’UCAC au cas où ce serait grave car ici on ne peut pas se contenter de dire « Ça va passer ». Soupçon de typhoïde, il m’envoie faire une batterie de tests qui révèlent finalement une simple invasion de levures pas super sympas dans le ventre. Et là arrive le traitement! On nous avaient prévenus, ici ils y vont à coup de bazooka. Quelques levures impliquent un traitement de cheval d’anti-fongiques de 2 sortes différentes à des doses très fortes pendant un temps assez long (3 semaines). Si j’avais vraiment voulu, j’aurais même pu assortir ça avec la vitamine C , le paracétamol et le spasfon que l’infirmier me demandait de prendre mais j’ai estimé que ce n’était pas indispensable à ma guérison… Quelques oranges et du riz ont fait l’affaire. Et tant mieux parce que, bien que le traitement ait l’air d’avoir fonctionné, après la prise des médicaments je me sentais généralement encore plus mal qu’à l’accoutumée…

Le site d'Ebogo

Le site d’Ebogo

Bref, côté découverte, la semaine dernière, nous avons enfin trouvé un havre de paix pas très loin de Yaoundé (1h30 de transport et très peu d’attente) en direction du sud, près de la ville de Mbalmayo. Site « écotouristique », Ebogo est avant tout un endroit où seuls les bruits de la nature font loi, ce que personnellement je considère comme du silence… Il n’y a pas grand chose à faire, à part regarder les oiseaux, faire un petit tour de pirogue et apprécier le paysage, mais franchement c’était parfait pour se ressourcer.

Jean-Jacques et sa pirogue

Jean-Jacques et sa pirogue

Nous avons également fait la connaissance de Jean-Jacques, un guide très sympathique qui a bien compris tout l’enjeu de la préservation de l’environnement pour le développement touristique. Et des rencontres comme ça, ça fait non seulement du bien au moral, mais ça insuffle une vague d’espoir pour l’avenir du Cameroun!!

Le gros arbre

Le gros arbre

Bords du Nyong

Bords du Nyong

3 mois déjà… 3 mois seulement!

La phase d’adaptation est maintenant loin derrière nous et pour ma part je stagne en mode blasé. Quelques news en vrac:

*Il commence à faire très très chaud! Le ciel n’est plus couvert comme pendant la saison des pluies et ça tape dur. La poussière irrite la peau et rentre dans les poumons. La piscine est d’autant plus salvatrice pour se rafraîchir…

Piscine à 50m de l'appart!

Piscine à 50m de l’appart!

*Le boulot ne décolle toujours pas et j’ai perdu espoir à ce niveau. Du coup, comme Benoît a besoin d’un coup de main, j’ai été en partie basculée sur le service com.

Au bureau

Au bureau

*Les événements récents à Paris, Bamako et ailleurs font beaucoup réfléchir… D’abord, car j’y pense plus. N’oublions pas que Boko Haram traîne près d’ici, que nous vivons et travaillons dans un institut catholique ET que nous sommes français. Ça craint! Et puis aussi, parce que l’on est loin de ceux que l’on aime et que je n’aimerais pas que l’au revoir d’août dernier ait été le dernier… Quelle impuissance! Même si la vie doit continuer, sachez que je pense fort à vous tous!

*Julie, notre camarade volontaire de Sangmélima, est venue à Yaoundé le temps d’un week-end. Ça fait du bien de partager ses expériences, d’échanger ses joies et ses peines respectives!

*Les troubles sonores s’intensifient en cette période préparatoire à Noël. Une action devrait être menée par l’université auprès des autorités mais on attend de voir…

*Des déceptions amicales. On croit avoir fait copain-copain avec des camerounais et puis d’un seul coup, on se rend compte que la relation est intéressée. Par exemple, la semaine dernière j’ai reçu de 3 personnes différentes des sollicitations financières 3 jours d’affilée. On commence à comprendre un peu plus la culture du pays et comment fonctionnent les gens. Force est de constater qu’il est difficile d’avoir une relation sincère avec des locaux sans être perçus comme des tirelires… Le choc culturel quand on s’expatrie dans un pays provient majoritairement des relations humaines. Notre perception des gens, leur vision de nous, comment on se comporte les uns avec les autres,… et ce n’est pas tous les jours facile de comprendre ses propres limites, de jauger ce qui est de l’ordre culturel et de l'(in)acceptable,…

*Spéciale dédicace à mes collègues de France. Les ballerines que j’ai achetées grâce à votre cadeau de départ me permettent d’arpenter toutes les collines de Yaoundé sans problème. Solides, durables et confortables, c’est sans doute un des seuls éléments de ma garde-robe qui tiendra le coup jusqu’au bout! Alors, encore merci merci merci 🙂

LES ballerines recouvertes de la traditionnelle poussière de la saison sèche

LES ballerines recouvertes de la traditionnelle poussière de la saison sèche

*Plus léger. Voici le dernier chef-d’œuvre de la poésie camerounaise:

*Encore plus léger. On attend avec impatience le 19 décembre, jour de la sortie mondiale de l’épisode VII de Star Wars. On a de la chance, on va pouvoir voir le film ce jour-là au centre culturel français, ce qui n’est pas le cas de nos camarades à la campagne  car les derniers cinémas du pays ont fermé leurs portes il y a quelques années.
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Que la force soit avec vous!

Pannes

Bel arbre tropical

Bel arbre tropical

Le titre de ce billet résume bien les derniers jours que nous avons passé depuis le dernier article. Durant ces deux semaines, nous avons accumulé les petites mésaventures : plus d’eau, plus d’électricité, plus d’internet ou un accès seulement partiel, la clef qui casse dans la serrure de l’appart, un WC moribond qui inonde la salle de bains,… En gros, quand un truc est réparé, un autre pète. Il faut dire que le campus sur lequel nous vivons a bientôt 20 ans et que les infrastructures commencent à fatiguer… Enfin, on apprend à composer au jour le jour comme le font la plupart des locaux, habitués aux aléas du quotidien et on attend que quelqu’un règle le problème… quand ce sera le moment… Pour rebondir sur la newsletter d’un camarade volontaire au Tchad qui se reconnaîtra, ici la notion d’anticipation ou de planification ne fait pas non plus partie du vocabulaire. Le futur est un temps que l’on utilise avec précaution et les notions restent vagues. « Tout de suite » en fait signifie « Dans la journée, voire demain », « Bientôt » là il faut s’attendre à patienter au moins une bonne semaine, « Un jour » bah là on croise les doigts pour que ce soit fait!! Pas facile donc dans ce contexte d’expliquer qu’il faut anticiper les demandes de subventions (moi) si on veut que les travaux soient réalisés dans l’année ou respecter un calendrier (Benoît) pour préparer une manifestation correctement…

On en arrive maintenant à ma plus grosse panne de ces derniers jours : le moral! Mon entrain est en effet en perte de vitesse, en grande partie à cause du cadre de travail mais je ne suis pas censée rentrée dans les détails sur ce blog. Alors disons juste que j’ai du mal à trouver du sens à ce que je fais au quotidien…

Gorille ado

Gorille ado

Mais quand même, il y a de bonnes nouvelles! J’ai enfin trouvé un cours de danse africaine avec de bons profs camerounais, le pays nous plaît toujours autant pendant notre temps libre (!) et nous avons fait des rencontres d’horizons variés très intéressantes. Côté visites, nous en avons fait une très belle au sanctuaire des singes de Méfou à environ une heure de route au sud de Yaoundé. Là-bas, une ONG britannique a pris l’initiative de recueillir des singes victimes du braconnage pour les soigner et à terme les relâcher en pleine nature. Pour récolter un peu d’argent, le sanctuaire est ouvert au public désireux d’approcher les primates en question. Malgré les grands grillages électrifiés, nous avons donc pu voir des chimpanzés, gorilles, mandrills et cercocèbes mener leur vie tranquille de singes avec un programme palpitant d’observation de papillons, d’épouillage de congénères et de jeux dans les arbres. Petite montée d’adrénaline tout de même, pendant notre visite, en plein milieu de la forêt, notre guide  reçoit un coup de fil d’un de ses collègues qui lui indique que des gorilles ont réussi à s’échapper de leur enclos et qu’ils s’approchent de nous. OK, les gorilles sont végétariens et placides (en théorie), mais ils restent des animaux sauvages doués d’une force monstrueuse et disons que…euh… il ne faut pas trop les chercher… J’avoue que je n’en menais pas large à attendre sous notre abri de fortune en plein dans la brousse! Mais comme vous l’aurez deviné puisque je vous écris, comme dans les contes : « Tout est bien qui finit bien »!

Mandrill

Mandrill

Et pour finir dans l’ambiance, le dernier tube camerounais qui tourne en boucle ici et qui fait polémique (interdit de diffusion dans une province de l’ouest). Il faut comprendre le titre au premier degré, amis poètes s’abstenir!

Avec le temps…

Alors que la saison des pluies s’estompe peu à peu, les choses avancent plus ou moins vite. Nous faisons des rencontres intéressantes et diversifiées, j’y vois un petit peu plus clair dans ma mission, la guerre à la souris continue, nous connaissons mieux la ville, mon système ORL fait des siennes, nous participons enfin à des événements culturels,…

Nuit blanche à l'Institut culturel français

Nuit blanche à l’Institut culturel français avec Edouard et Alex

Malgré tout, s’installer dans une routine peut représenter un défi pour le volontaire. Trouver le bon équilibre entre envie de changer le monde, émerveillement et prise de recul nécessaire n’est pas évident dans un quotidien. D’autant plus que l’habitude modifie obligatoirement notre perception des choses car nous avons, nous êtres humains, une faculté d’adaptation au milieu bien supérieure à ce que l’on imagine (comme tous les êtres vivants d’ailleurs). Me voilà donc souvent, le regard dans le vide, à réfléchir à ce qui se passe ici et à me poser des tas de questions qui ne trouveront sans doute jamais de réponse !

Bref, en tout cas, ça y est ! La rentrée est bel et bien commencée ! Tout le personnel de l’université est revenu et les étudiants ont pris place sur les campus. Je dois avouer qu’être entourée par tous ces cerveaux jeunes et bouillonnants de savoir a un côté stimulant. Certains d’entre vous se demanderont sûrement ce que l’on vient faire en volontariat dans ce type de contexte. Pour tout avouer, nous aussi au début… Mais en fait, quand on mesure l’importance de l’éducation dans les pays du Sud, on comprend tout de suite mieux l’enjeu du développement de l’enseignement supérieur. Donc acte. En tout cas, j’ai vécu la semaine dernière un moment tout africain… à l’arrach’ ! On m’a en effet demandé au dernier moment de me présenter devant un amphi rempli d’étudiants au cours d’un moment solennel de rentrée… Gloups ! Enfin, au moins maintenant ils savent tous qui je suis et pourquoi je suis là, je croise donc moins de regards interrogatifs quand je déambule sur le campus.

Sangmélima

Centre-ville de Sangmélima

Le week-end dernier, nous avons été rendre visite à Julie, une autre volontaire basée à Sangmélima à quelques 170 kms au sud de Yaoundé. Julie travaille comme comptable dans un collège/lycée privé.

Collège Notre-Dame, où Julie travaille

Collège Notre-Dame, où Julie travaille

En plus des très bons moments passés en compagnie de notre amie, le week-end fut aussi l’occasion de découvrir une petite ville provinciale fort agréable et reposante. L’ethnie principale est bouloue, que je qualifierais d’ethnie « peace and love ». Super sympas, les locaux nous ont paru vraiment cools et pas pénibles pour un sou. Par contre, apparemment leur côté un peu trop « love » a favorisé la propagation du VIH… Sachant déjà que près de la moitié de la population camerounaise a moins de 20 ans, on comprend vite pourquoi Sangmélima regorge d’établissements scolaires.

Julie au boulot dans son bureau

Julie au boulot dans son bureau

Hassan coupe les cabosses pour extraire les fèves de cacao avant de les faire sécher

Hassan, le veilleur de nuit de Julie, coupe les cabosses pour extraire les fèves de cacao avant de les faire sécher

Bilan du 1er mois

Alors que je savoure mes dernières bouchées de pâté de soja arrivé de France dans mes valises avec une pointe de tristesse, j’en profite pour faire un petit bilan à chaud des premières semaines passées au Cameroun…

Du faux-Nutella en pot de 5kgs, miam!

Du faux-Nutella en pot de 5kgs, miam!

Ce que j’aime : le côté chaleureux, franc et accueillant des yaoundéens, les marchés et leurs joyeux bric-à-bracs, la perfection du climat ni trop chaud ni trop froid, le système de débrouille qui fait que rien n’est impossible, bénéficier des jours fériés chrétiens ET musulmans, les formats familiaux.

Ce que je n’aime pas : l’omniprésence du bruit, l’impossibilité de circuler à vélo, l’absence de cinéma, le manque de possibilités sympas pour courir, les visites nocturnes de Minnie la souris dans la cuisine qui laisse quelques souvenirs fécaux derrière elle.

Ce à quoi il va falloir que je fasse plus d’efforts pour m’habituer : le côté hiérarchique et protocolaire du boulot, mettre 3 fois plus de temps pour cicatriser, avoir les chaussures pleines de terre ou de boue rouge à chaque sortie, les déchets non triés et brulés au coin des rues, que l’on m’appelle « blanche » (ce n’est pas vrai en plus, je suis quarteronne!)

Ce qui me manque : mon vélo (!), mes proches, les produits végétariens, bio & écolos, le train.

Ce qui ne me manque pas : le gris amiénois, la pluie picarde et les lamentations des français!

Lézard bicolore

Lézard bicolore