Voilà, c’est fini

Le temps est venu d’écrire le point final de cette aventure. Un article un peu plus long que d’habitude, il y aurait tant à dire!

Tout d’abord, un petit point sur notre dernière escapade touristique dans le pays. Direction l’ouest avec ses prairies verdoyantes ponctuées d’un peu de forêt sous un climat plutôt « froid » (20°c le jour et environ 15°c la nuit quoi!!).

Paysages de Bangangté bis

Paysages de Bangangté

Paysages de Bangangté

Dans ces paysages magnifiques, nous avons pu nous ressourcer dans des hébergements paisibles gérés par des personnes accueillantes. Enfin!! Des endroits que j’aurais bien aimé connaître plus tôt… A côté de ça, nous avons également pu découvrir des lieux touristiques dignes d’intérêt : les lacs jumeaux des monts Manengouba, les chutes d’Ekom-Nkam et les alentours de Bangangté. Même les trajets en transport en commun n’ont pas été trop pénibles pour une fois (ou est-ce que je me suis habituée??).

Chutes d'Ekom-Nkam

Chutes d’Ekom-Nkam

Lac femelle

Lac femelle

Sur les rives du lac mâle

Sur les rives du lac mâle

En termes de bilan de cette année, quelques conclusions maintenant:

  • Professionnellement, comme vous l’aurez compris, ce volontariat n’a pas été une grande réussite pour moi. Quand j’ai postulé au VSI, je m’imaginais partir en brousse en train d’enseigner à des enfants ou à creuser des puits, certainement pas derrière un ordinateur dans une grosse ville à faire des tâches administratives pour une université pontificale!! Beaucoup d’ennui, de déception, l’impression d’être constamment dévalorisée, de faire tout sauf de la coopération, de nombreuses promesses non honorées, un cadre de travail tendu,… Heureusement, pour Benoît la mission aura été plus enrichissante et au moins je suis contente pour lui.
  • Socialement, ça a été assez difficile aussi car un peu creux. Nos tentatives d’amitiés camerounaises se sont plusieurs fois soldées par des déceptions, comme je l’ai déjà évoqué dans un précédent article. Par contre, nous avons noué des liens forts avec quelques collègues camerounais exceptionnels qui ont eu la patience et l’ouverture d’esprit d’échanger avec nous : notamment Cyrille, le chef maintenance toujours prêt à nous
    Avec Pauline et Léo en mode détente

    Avec Pauline et Léo en mode détente

    dépanner, et Valérie, prof de langues à la gentillesse sans limite. Et puis, il y a aussi tous ces occidentaux avec qui nous avons partagé des moments privilégiés et que nous n’aurions sans doute jamais rencontré en France : Merci de tout cœur à tous nos amis volontaires, Pauline et Léo, Kristian et Claudélen, Marie-Hélène et Raoul, Marie-France, Florence,…

  • Ma santé a vacillé plusieurs fois mais globalement je n’ai vraiment pas eu de chance à ce niveau, ce qui a rendu le séjour d’autant plus pénible. Plus que jamais, j’aurais bien compris qu’il faut toujours savourer ce que l’on a quand on l’a avant de le perdre, particulièrement dans ce domaine!!

Globalement, mais j’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un avis personnel, le Cameroun m’est apparu comme un pays difficile. La vie est un combat de tous les jours pour les camerounais, mais nous au moins en tant qu’étrangers nous avons la liberté de rentrer quand on veut et surtout nous avons choisi d’être ici. Cela étant, j’aurais pleinement pris la mesure ici de ce que signifie la souffrance, quelle qu’elle soit, pour les autres et aussi pour moi.

Quelques phrases pêle-mêle qui selon moi représentent bien la vie dans ce pays : « Tous les gagnants ont tenté leur chance », « ça va un peu », « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? », « Le bruit et l’odeur », « Mais où sont les adultes? », « Ce n’est pas de ma faute! », « Tout à fait », « N’est-ce pas? », « Tu dis? »,… le reste on vous le racontera de vive voix 😉

En termes de phrases cultes, voici une sélection des meilleures/pires remarques que j’ai pu entendre pendant cette année camerounaise :

  • « Vous les européens, vous avez les € qui tombent tous les mois même si vous vivez au Cameroun »… c’est ça, et moi je suis Cendrillon aussi!
  • « A quoi ça sert de voyager en dehors de chez soi? »: question récurrente, qui vient souvent avec « Mais que faites-vous ici alors qu’il y a plus de confort chez vous? »
  • « En France, vous avez tous une piscine à la maison? »: euh…comment t’expliquer en fait…
  • « Le salaire moyen en France, c’est 2500€? »: no comment
  • « Tu es mariée? »: je réponds par l’affirmative en croyant avoir la paix, « Mais tu couches quand même? » ou « Il te faut aussi un camerounais par derrière »: Hein, sérieusement???
  • « Tu es vraiment française? » avec un air dubitatif, je réponds: « Oui mais il y a du métissage dans ma famille », en face « ? » notion mal comprise… Et pourtant, combien de fois m’a-t-on interpellée « la blanche! »
  • « Tu n’as rien pour moi? »

Et pour finir, sans sombrer dans la philosophie de trottoir, je dirais que c’est aussi dans l’échec que l’on apprend. Cette expérience m’aura permis de clarifier un peu plus mon projet de vie… et de mieux identifier ce que je ne veux pas/plus!! En tout cas, à l’heure où j’écris ces lignes, je suis heureuse de penser que bientôt nous retrouverons nos proches et notre pays.

Et puis sinon merci aussi à vous chers lecteurs, merci pour tous les messages amicaux qui ont fait du bien tout au long de cette année chaotique, merci à la famille qui nous a soutenu dans les moments difficiles et qui a résolu nos problèmes en France à distance.

Bye bye UCAC!!

Bye bye!!

8 réflexions sur “Voilà, c’est fini

  1. J’ai lu, sans commenter, tout au long de votre aventure.
    Je vous souhaite un bon retour et pourquoi pas des aventures futures plus réussies.
    Si jamais vous passez par l’Auvergne, n’hésitez pas.
    Bises

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  2. Salut Audrey,

    Même si ça a été difficile, tes nombreux efforts te serviront pour le reste de ta vie. J’imagine que tu te sens aujourd’hui plus forte, flexible et lucide envers toi-même. Tu ressors de cette expérience tout simplement plus grande. En tout cas, c’est comme ça que j’ai vécu mes échecs ou difficultés à l’étranger.

    Content d’avoir suivi tes aventures!

    Clément (le stagiaire).

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  3. Salut Audrey,
    J’ai suivi votre expérience de vie avec intérêt. Je suis navrée que cela ne se soit pas passé comme vous l’espériez, mais en effet vous en ressortez grandis, avec de nouvelles convictions… Essayons de tirer le positif pour ce retour au pays ! J’espère que nous pourrons nous revoir. Bonne continuation et bon retour. Adeline

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    • Salut Adeline,
      Ca fait plaisir de te lire. Nous nous recroiserons bientôt vu que je reviens travailler à Amiens le 1er septembre finalement malgré tous mes efforts pour éviter ce scénario… La bonne nouvelle, c’est que je retrouve tous les gens que j’apprécie!!
      Bises et à très vite donc

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